La galette des rois
Cette Galette des rois, que Tessarech tranche finement en de minces chapitres, nous narre par le menu les tribulations d'Antoine, un autre « nègre », placide et bénévole, engagé dans la tapisserie sans fin des Chroniques de Godefroi de Bouillon, et servant avec une douloureuse et sourcilleuse probité de plume de paille à un sien ami, nom : Maxime Chazelas piaffant poulain des haras ministériels et aussi avide d'obstacles à avaler que de reconnaissance et d'honneurs à recevoir. Dans le grand manège politique, Maxime le yearling effectue pas de deux, cabrioles, courbettes et numéros de haute école, Antoine est là, qui veille au grain, le bouchonne, l'aiguillonne, le rafraîchit. Tout cela plein d'une morgue souriante et désabusée. Alors cette galette ? Eh bien à trop vouloir se partager le fade et croustillant gâteau du pouvoir, à vouloir être le roi, on finit par perdre de vue la fève, à l'avaler par mégarde. Qu'est-ce que la politique mes beaux amis ? Une galette sans fève à qui il manque la pâte. Dont acte.