La bouche
Un homme se rend comme à l'accoutumée chez sa maîtresse. Il mène une existence parfaitement réglée, se partageant entre cette liaison secrète, son cabinet de dentiste, sa femme, ses deux enfants et le dîner hebdomadaire avec son beau-père. Quel vertige le saisit-il un jour lorsqu'il sonne à la porte de sa maîtresse ? Quel craquement en lui ébranle-t-il tout l'édifice de sa vie ? Subitement, la mort et le néant ont percé sa chair. Désormais, qu'il soit avec son amante, qu'il regarde le sourire de sa femme ou qu'il soit penché sur la bouche d'une de ses patientes, il lui faudra vivre avec cette brèche au centre de tout être. Si cela doit exister, ce trou vide et nul, cette absence de ma chair et de mon corps, si la bouche doit exister, [...] je préfère cela à la fausse sécurité de mon corps mort...