La Belle et la Bête
Il était une fois, en un pays fort beau, un marchand qui faisait commerce de soieries et d'étoffes. Dans sa maison de campagne, il coulait des jours heureux, entouré de ses trois filles chéries : Aglaë, Sidonie et la Belle. Mais un soir, un cavalier apporta une affreuse nouvelle : ses navires étaient perdus !
Le marchand était ruiné. Et puis le cavalier revint : les navires étaient de retour ! Aussitôt, le marchand partit pour Venise, promettant de rapporter à ses deux aînées de belles toilettes et à la Belle la rose qu elle avait demandée.
Mais arrivé au port, il ne put que constater le piteux état de ses biens retrouvés. De nouveau, il était ruiné ! Terrassé, le marchand prit le chemin du retour. Tout à ses sombres pensées, il se perdit et arriva devant un somptueux château. Personne ne répondit à ses appels, mais un copieux repas et un lit douillet l attendaient. Dès le jour levé, il quitta les lieux avec hâte.
Mais en passant par la roseraie, il prit le temps de cueillir une rose pour la Belle. C'est alors qu un fracas épouvantable le fit se retourner. Une créature mi-homme, mi-bête apparut devant lui. C' était le maître de cet étrange domaine, c'était la Bête, qui lui proposa un cruel marché : « Ta fille a voulu une rose, qu elle prenne ta place ! » Alors la Belle, à son tour, fit la rencontre de la Bête et de sa stupéfiante demeure...
Cécile Roumiguière nous livre ici sa version revisitée du célèbre conte de La Belle et la Bête, qu Apulée, Madame de Beaumont ou encore Jean Cocteau (auquel elle rend hommage) ont adapté en leur temps.