L'enfant qui rêvait le monde
1885
Le jeune Joseph Chamblin a vingt ans. Il fuit Haïti, banni et maudit par son père. Avant que son bateau n’appareille, sa vieille nourrice vient l’embrasser et lui offre un pot de piments, une plante « magique ». Seul un enfant au cœur pur, de son sang pourra rompre la malédiction qui va s’attacher à Joseph et sa descendance, lui confie-t-elle…
Joseph débarque à Panamá, travaille sur le chantier du canal. La révolte gronde, Joseph assiste à l’arrestation d’un homme défendant les ouvriers qui ne sont pas payés. Sa femme vient d’accoucher d’une fille… Rose. Joseph va s’occuper de cette famille et seize ans plus tard épousera Rose.
Joseph est courageux, travaille, amasse de l’argent… mais la malédiction fait son œuvre, il est assassiné et sa famille se retrouve ruinée. Rose et ses sept enfants prennent la mer et accostent sur un rivage vierge. Rose plante un noyau de mangue et décide que là ils bâtiront leur village : José Pobre – pauvre José.
1939
Rose est devenue l’Abuela – la grand-mère – et règne avec sévérité sur son petit monde. Seuls les piments poussent à profusion et le village survit en vendant leur production, car aucune autre plante ne peut s’y épanouir. Et José Pobre est condamné à vivre en autarcie, loin du monde.
Tonio, blond comme son grand-père, est le seul parmi les petits-fils de Rose à lui rappeler Joseph. C’est lui, pense-t-elle, l’enfant au cœur pur, et elle se doit de le former pour qu’il libère le village.
Tonio monte avec son âne chaque jour à la source pour remplir les calebasses d’eau. Un beau matin, il y découvre une fillette de dix douze ans, indienne, vêtue d’une robe rouge ; un faucon apprivoisé la suit. L’enfant a été battue au sang et Tonio la ramène au village.
Shelena est une fée sans doute, elle semble connaître le cœur des hommes, leurs secrets et leurs souffrances. Elle sait déchiffrer les richesses de la nature, et emmène Tonio à la source mère, là où elle s’était réfugiée avant qu’il ne la trouve. Dans une caverne, li