L'art de la fausse générosité
Au début des années 2000, l’image du géant de l’informatique Bill Gates subit une métamorphose : celui qui fut longtemps connu comme “l’homme le plus riche au monde” se pare d’une réputation de grand philanthrope. Pourtant, en traquant les flux financiers qui alimentent des actions prétendument “caritatives”, cette enquête – inédite en France – montre que l’entité gestionnaire des actifs de la Fondation Bill et Melinda Gates finance les OGM, l’armement, les énergies fossiles, la grande distribution et les laboratoires pharmaceutiques. En orientant, par ses programmes d’aides, les politiques publiques à l’échelle mondiale en matière de développement, de santé et d’agriculture, Bill Gates peut imposer son culte de la technologie comme solution à la crise écologique et sa défiance envers l’agroécologie, la justice sociale et la démocratie. Bienvenue dans l’ère du “philanthrocapitalisme”, nouvelle stratégie des “super-riches” pour accaparer le pouvoir.