L'Algérie de Camus
Les liens entre Camus et l'Algérie sont évidents. Est-il besoin d'insister ? Juste pour rappeler que celui qui devait mourir dans un accident de voiture alors qu'il n'avait pas encore 47 ans fut contraint par l'administration de quitter Alger à 27 ans. Pourtant, à cette époque, Albert Camus avait déjà tracé son plan de carrière littéraire.
Cette Algérie est beaucoup plus importante qu'il n'y paraît dans l'oeuvre et dans la vie de celui qui fut le plus jeune Prix Nobel de littérature en 1957.
Dès l'adolescence dans le quartier populaire de Belcourt, il prend conscience de sa pauvreté. De son bonheur également.
"Je fus placé à mi-distance de la misère et du soleil" écrira-t-il dans la préface de l'Envers et l'endroit, son premier ouvrage. Ce livre était capital, il disait qu'il souhaitait un jour pouvoir le réécrire. A croire que tout était dit à 24 ans. L'essentiel en tout cas pour cet homme qui restera fidèle à la nature, à sa nature. Il refusera toute étiquette et ne fera jamais une quelconque démarche pour en obtenir ; certains de ses détracteurs ne manqueront pas cependant de le fustiger en termes et manières peu honorables. Camus en souffrira mais il refluera dans le silence. Ce même silence qui fut le sien face au drame que vécut son pays plongé dans une guerre pour laquelle il souhaitera en vain "une trêve civile".