Keynes ou l'économiste citoyen
À l'heure où la loi des marchés assure le triomphe de l'économie et le déclin de la volonté politique, une relecture de Keynes s'imposait. Bernard Maris propose un autre regard sur celui que les manuels de macroéconomie ont réduit à un fournisseur de "recettes de cuisine de ministères", comme la relance budgétaire. Proche du courant post-keynésien, l'auteur s'emploie à redécouvrir les fondements du message de l'économiste anglais : l'économie de marché est foncièrement instable. Il y règne l'incertitude sur l'avenir, l'irrationalité et le mimétisme des comportements. Chômage, déséquilibres, bulles financières, caractérisent le capitalisme. Si Keynes reconnaît qu'il permet la satisfaction des besoins humains, l'accumulation du capital, "l'argent pour l'argent" ne saurait être la fin de l'activité humaine. Il faut remettre la cité au premier plan et "l'économie au vestiaire".