Journal d'Anne Franck
Journal d'Anne Franck
De juillet 1942 à août 1944, une petite fille juive partage le sort précaire de sept personnes contraintes de se cacher pour échapper à la gestapo. Tandis que les nazis ajoutent un chapitre capital et sanglant au "Bréviaire de la haine", elle note dans son journalier les menus faits et gestes de la communauté.
Anne Frank tient la chronique d'une microsociété clandestine, sans rien abandonner de sa propre subjectivité. Malgré la réclusion, la peur, le monde extérieur en feu, elle reproduit fidèlement la gamme des sentiments que lui inspirent son âge et son cœur : tour à tour irritée, tendre, injuste, amoureuse. Comme si, se sentant menacée par l'imminence d'un destin tragique, elle voulait vivre en accéléré l'histoire de sa sensibilité.
Huit contes inédits
« Une manière de chef-d'oeuvre », c'est ainsi que l'écrivain Daniel-Rops présentait en 1950 l'édition française du journal d'une inconnue nommée Anne Frank. Le monde libéré des angoisses de la seconde guerre mondiale y découvrait les deux années terribles vécues par huit personnes dans une cachette d'où elles ne pouvaient sortir sous peine de mort — et le talent d'une enfant merveilleusement douée et sincère.
Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne. Fuyant les persécutions nazies, ses parents l'ont emmenée avec sa soeur aînée Marguerite, en Hollande. En 1939, leur terre d'asile tombe sous la coupe allemande. En 1942, l'existence devient intolérable et précaire : les Frank s'enferment avec des amis à l'Annexe, une retraite qu'ils ont aménagée par précaution. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés et déportés. Anne succombe aux privations en mars 1945 au camp de Bergen-Belsen. Son père est le seul des siens qui survivra. Par ses soins sera publié le Journal tenu par Anne du 14 juin 1942 au 1er août 1944 et conservé par leurs amis hollandais.
Elle y dit leur vie quotidienne, mais aussi ses espoirs et ses' ambitions pour quand viendrait une libération qui semblait si proche depuis le débarquement du 6 juin 1944. Elle voulait s'arracher à l'insignifiance, devenir « quelqu'un écrire. Et, en plus de son journal, qui lui a valu cette célébrité dont elle rêvait, Anne a écrit des contes. Certains sont des récits moraux traditionnels comme Blury l'explorateur, petit ours à la découverte du monde. Dans la plupart des sept autres, notamment Le Rêve diva ou La Marchande de fleurs, Anne Frank a transposé ses espérances et sa quête de perfection avec autant de sensibilité que de poésie.