Jérusalem en Dalécarlie
Jérusalem en Dalécarlie nous raconte l'histoire d'un groupe de paysans suédois qu’une fièvre d’évangélisme ébranle, déracine, arrache à son territoire et jette sur les chemins de la Terre Sainte.
Selma Lagerlöf, on le sait, aime sa province. Elle en aime la nature qu'elle décrit à petites touches brèves et précises. Elle en aime les paysans probes, rudes, taciturnes, naïfs et passionnés. Elle nous dit leurs usages, leur fierté,leurs sourdes violences, leur sentiment religieux, leur vie intérieure.
Son roman se compose d'une suite de courtes scènes d'une merveilleuse richesse d'invention: voici une soirée d'hiver au foyer d'un maître d'école, l'explosion de jalousie dans le coeur d'un adolescent, l'idylle d'un jeune homme et d'une jeune fille contemplant le premier tronc d'arbre qui soutiendra leur première maison, l'épouvante superstitieuse de paysans surpris en pleine forêt par un cyclone, et enfin, le départ des émigrants pour Jérusalem, la tant désirée.
La tradition - que les uns nomment routine - et l'idéal - que les autres appellent chimère - s'affrontent sans cesse. Mais aucun de ces mots n'est prononcé.
En romancière-née, Selma Lagerlöf raconte et ne veut que raconter.