Indécente mémoire
Adrien, infirmier de nuit d'origine martiniquaise, est père de six garçons (" Que des bites ! ", disent ses amis). Perturbé par un métier harassant, frustré du désir informulé, lancinant, que lui inspire un ami sénégalais, Ibrahima, il vit sans mémoire, ballotté entre se
responsabilités familiales et les exigences de ses malades. Jusqu'au jour où il croise Jean, homme charismatique et mystérieux, assez âgé à ses yeux pour ne pas paraître dangereux... Kébir, lui, est maçon. Né en Kabylie, fils de harki, il aimerait venger la mort de son père, enterré vivant par un commando FLN en mars 1962. Il a fui l'Algérie très tôt, y laissant une compagne et un fils, Hassan, et exerce depuis son métier autour du Val de Marne. À son tour, il rencontre Jean dans un de ces " jardins extraordinaires " de la capitale et se lie d'amitié avec lui. Jean, que rien ne rebute, l'aidera à accomplir sa vengeance. Car Jean est un passeur, un catalyseur. Ancien rugbyman, il envisage de quitter Paris pour le Midi où il possède une villa qu'il souhaite agrandir. Sous ce prétexte, il fait appel à Kébir, Adrien et Ibrahima. Confrontés les uns aux autres, mais surtout à eux-mêmes, ces hommes iront-ils au bout de leurs vrais désirs ? Accepteront-ils enfin, sans réticence, de se regarder en face ? Avec Indécente mémoire, Paul Vecchiali aborde de nombreux sujets dérangeants : les contraintes du social par rapport au sexe ; le poids du quotidien sur les pulsions, sa faculté d'e¬erber ou de diluer les désirs ; l'affirmation que la sexualité se passe de préfixes, et l'amour de frontières