Il dit que c'est difficile. Bram Van Velde
Il reste assis devant sa toile, les doigts croisés. Il dit que c'est difficile. Il dit que peindre est presque impossible. Que la peinture, c'est l'homme devant sa débâcle. Il dit des choses que je ne comprends pas."
Parce que Djian sait la valeur du silence, pour Bram van Velde, comme pour un frère absent, il a inventé une fiction où tendresse et désespérance affleurent et coulent comme sa peinture.
Après une vingtaine de romans publiés à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde entier, Philippe Djian est toujours le même. Djian est un grand écrivain, avec une oeuvre à part, particulièrement forte et singulière. Il y a bien longtemps que certains l'affirment, avant que ses livres, naturellement, fassent l'objet d'études universitaires sur l'écriture contemporaine.
Une page de Djian possède un rythme, des couleurs, un éclat, une palpitation (double : manifste et secrète), une sagesse et une folie qui n'appartiennent qu' à lui [...] une phrase qui vit, c'est infiniment rare. [...]Le signe à quoi on reconnaît un grand écrivain, c'est que son style est une morale, une manière de comprendre le monde et d'agir sur lui. Ce n'est pas l'histoire qu'il raconte qui définit la morale de l'écrivain, mais la façon dont les mot poussent pour raconter cette histoire.
Pierre Lepape, Le Monde, 1986