Grandeurs et misères d'une victoire
En 1929 paraît Le Mémorial de Foch, un recueil d'entretiens du journaliste Raymond Recouly avec le maréchal, ancien généralissime des armées alliées, qui vient tout juste de mourir. Le livre contient de vives critiques, et même des propos blessants, à l'égard de Clemenceau, surtout lors de la conclusion de la paix avec l'Allemagne envers laquelle l'ancien président du Conseil ne se serait pas montré assez ferme.
Outré, le Tigre, qui approche de 88 ans, pousse un dernier rugissement, sous forme d'une violente réponse à celui qu'il avait fait nommer. Rédigées sur un ton très âpre, les pages de Grandeurs et misères d'une victoire reprennent les principaux épisodes de la 1ere guerre mondiale, puis de la négociation du traité de Versailles et de son application jusqu'au moment présent.
On retrouve dans cette contre-attaque magistrale la plume du polémiste et l'épée du duelliste, qui n'épargne pas non plus des contemporains comme Caillaux, Poincaré ou le président Wilson.
Cet ouvrage, jamais réédité depuis sa parution en 1930, quelques mois après la mort de son auteur dont il fut le testament politique, est un prodigieux document sur la guerre et ses suites, en même temps que le poignant témoignage d'un géant de notre histoire. Le grand historien Jean-Noël Jeanneney, ancien ministre, ancien président de la BNF et petit-fils du chef de cabinet de Clemenceau, donne à ce texte toute sa portée dans une préface de haute tenue.