Goán tau, chez moi
Dans son troisième récit autobiographique, Li-Chin Lin questionne les notions d’appartenance à un pays et de « chez soi ». Même si elle vit en France depuis plus de vingt ans, Li-Chin doit encore faire face à la xénophobie de personnes qui ne font pas la distinction entre les différents pays asiatiques, se moquent de son accent ou véhiculent des stéréotypes racistes. Ces comportements lui donnent l’impression qu’elle n’est pas intégrée et remettent en question sa relation avec le pays dans lequel elle a pourtant passé près de la moitié de sa vie.
Li-Chin Lin a également une relation un peu compliquée avec son pays d’origine, Taïwan, où elle retourne régulièrement. Ses relations avec sa famille se sont dégradées au fil du temps et elle a l’impression d’être considérée comme un membre éloigné de la famille, pas une étrangère, mais presque. Enfin, l’appartement dans lequel elle vit à Valence, là où elle devrait se sentir en sécurité, est situé juste au-dessus d’un bar extrêmement bruyant et elle passe de longues nuits blanches qui la rendent folle. Li-Chin se sent impuissante, ignorée par la mairie et la police, sans soutien, ce qui provoque une profonde crise... Avec Goán tau, chez moi, Li-Chin tente de répondre à des questions cruciales : « quel est mon pays ? » et « où suis-je chez moi ?