Dimanche
La rue Las Cases était tranquille comme au cœur de l'été, chaque fenêtre ouverte abritée d'un store jaune. Les beaux jours étaient de retour ; c'était le premier dimanche de printemps. Tiède, impatient, inquiet, il poussait les hommes hors des maisons, hors des villes. Le ciel brillait d'un tendre éclat.
On entendait le chant des oiseaux dans le square Sainte-Clotilde, un doux pépiement étonné et paresseux, et, dans les rues calmes et sonores, les rauques croassements des autos qui partaient vers la campagne. Nul autre nuage au ciel qu'une petite coquille blanche, délicatement roulée, qui flotta un instant et fondit dans l'azur. I. N.
Peu de livres sont plus ancrés dans leur temps (de 1934 à 1942) que ce Dimanche, suite de quinze nouvelles souvent grinçantes, passant de la bluette cruelle dans la manière, plus tard, de Salinger, à la débâcle de 1940. Pierre Canavaggio, Le Point.