Des noces rêvées ne meurent pas
On se souvient l’avoir vu descendre des friches la première fois, hagard et crevant la faim. Le curé n’est pas près de l’oublier ; Chapital lui avait dit : c’est Rose-Monde. Et de Rose-Monde on ne sait toujours rien. On ne saura peut-être jamais. Cette femme-là c’est le ciel ou l’enfer, ou les deux à la fois ? (…) Deux yeux brillent au fond d’une cage. Irrésistiblement Chapital s’en approche. La petite bête est toute jeune, pas plus grosse qu’un chat, sans doute à peine sevrée. Ce sont ses yeux, ils ont le dessin, la couleur surtout… » L’écriture déroutante de Jean-Pierre Cannet tisse des paysages chaotiques, poursuit des itinéraires intimes au carrefour des lumières : des vies fragiles et vibrantes témoignent ici d’une humanité qui se cherche et claque au vent comme la voilure d’un bateau. L’envie de vivre domine, la nécessité de partir en amour, et les destins se croisent pour mieux s’éclairer mutuellement. Un roman vibrant de poésie.