De la supériorité des femmes
Elle dort. Maintenant, quand elle s'endort à mon côté, j'éprouve une confuse contrariété. Il me semble qu'elle m'échappe, qu'elle ne tombe pas dans le sommeil parce qu'elle a besoin de repos, mais par pur égoïsme. Elle dort contre moi, pour me montrer à quel point ma présence lui est indifférente. Pour son amant, elle était toujours en forme, gorgée de vitalité. Avec moi, la nuit, elle se laisse choir comme une masse. Même les rêves de Mathilde m'incommodent et me paraissent appartenir au registre de ses infidélités. À côté d'elle, je veille. Je crois que je déteste l'amour, et la fin de l'autonomie qui l'accompagne.