Cons
Juan Manuel de Prada nous parle si merveilleusement du corps de la femme en général et de son sexe en particulier que les 58 textes brefs qu'il nous livre ici ressemblent à des perles de plaisirs. Le "con" est à l'honneur et excite l'imagination de ce jeune écrivain espagnol qui voit dans ce triangle des Bermudes des dizaines de raisons de se perdre, d'aimer, de souffrir, de rire. Comme cette dresseuse de lions à l'odeur animale, les mystères anatomiques de ces soeurs siamoises et plus encore, ceux du narrateur, le cas de Henry Miller, l'étrange fatalité d'un travesti ou, en ajout à l'édition française, le déchaînement des maîtresses de l'auteur face à l'inexistence d'une quelconque référence à leurs propres charmes. Il faut, à la lecture de ces pages sulfureuses dont la poésie chasse de son sillage toute vulgarité, où l'écriture virtuose se défend de toute imperfection, se préparer à être intrigué, excité, époustouflé... mais jamais rassasié. À ce monsieur Juan Manuel de Prada, une fois la dernière page tournée, nous désirons prononcer les mots d'un amant ou d'une amante dont la faim d'amour serait inextinguible : encore. --Hector Chavez