Comme l'ombre qui s'en va
Le 4 avril 1968, James Earl Ray assassine Martin Luther King à Memphis et prend la fuite. Entre le 8 et le 17 mai de la même année, il se cache à Lisbonne où, en 2013, Antonio Muñoz Molina part sur ses traces et se remémore son premier voyage dans la capitale portugaise, alors qu’il essayait d’écrire son deuxième roman, L’hiver à Lisbonne. La fascinante reconstruction du parcours de l’assassin croise alors le propre passé de l’auteur pour rendre compte de l’essence même de la création romanesque quand, fondée sur le réel, elle va au-delà des faits pour pénétrer dans la conscience des personnages.
En prestidigitateur, le grand écrivain espagnol, imaginant les peurs et les obsessions de James Earl Ray, le suivant pas à pas à travers les États-Unis et dans ses déambulations lisboètes, entre et fait entrer le lecteur dans le mystère de l’univers mental d’un homme convaincu que l’on peut impunément tuer un Noir militant des droits civiques.