Comme des heros
Maman, qui nous avait regardés partir avec un sourire tranquille, semblait affolée maintenant. Papa a dû lui répéter au moins dix fois que la guerre était tout à fait finie à Mostar et qu'on ne risquait rien. "Absolument rien ma chérie." Moi, au fond, j'étais assez content qu'elle se fasse du souci pour nos vies, ça avait tout de même plus d'allure que ses larmes parce que je ne passais pas en cinquième! Je me suis senti grandir d'un seul coup: nous étions comme ces héros des films qui s'embarquent pour le front et dont les mères sanglotent sur le quai de la gare.