Chienne d'année
Certes, Françoise Giroud est on ne peut plus parisienne. Mais son journal montre à l'envi son attention à la rumeur du monde : de la Bosnie à la Tchétchénie, de Washington à Pékin, de l'Algérie à Mururoa, elle a des yeux pour voir. Pourtant, plus que les commentaires d'une parfaite journaliste sur les hoquets de l'Histoire, ce sont les regards jetés sur son propre univers qui nous touchent, la vie qui vient et va, chargée de douleur et d'espérance. Le lecteur est vite fasciné par cette petite musique dont l'auteur joue avec maestria : ni cymbales, ni trompettes, ni grandes orgues, mais légères et vives, les notes d'une sonate composée au jour le jour sur un piano blanc.