Chevauchées sibériennes
Immobiles, l'homme et le cheval semblent vouloir s'imbiber de la beauté grandiose du paysage, humer sa douceur sauvage, s'imprégner de son silence. Une légère détonation, soudain, les fait sursauter. Affolés, des oiseaux, par centaines, s'envolent en piaillant, dans un vacarme d'ailes battant les eaux du fleuve ou effleurant les feuillages. Coup de tonnerre lointain? Certainement pas : le ciel est uniformément bleu».
Un homme et son cheval au coeur de l'immensité russe. Voilà le dénominateur commun de ces deux romans épopées, Serko et Riboy, dont le cadre a tout pour éblouir l'imaginaire du lecteur.
À l'origine de Serko, un fait-divers de la fin du XIXe siècle : exalté par l'exploit d'un de ses pairs, un modeste officier en poste aux confins de la Russie décide de rallier Saint-Pétersbourg à cheval - soit neuf mille kilomètres en six mois, avec la même monture. De cette prouesse, l'auteur tire un «vrai-faux roman», où un valeureux cosaque décide d'aller en personne présenter une requête au tsar, dût-il traverser tout l'empire pour cela... Le véritable héros de son périple, ce sera son cheval, Serko. Un cheval à qui l'auteur prêtera ensuite un double, Riboy. Apprivoisé par un musicien échappé du goulag, cet extraordinaire petit cheval bigarré saura guider celui-ci sur la route de la liberté.