Charles Aznavour et Jacques Pessis sont voisins depuis 30 ans, amis depuis 40 ans.

Il y a deux ans ils ont commencé une biographie à quatre mains, précise, joyeuse et nostalgique.

Destinée à paraitre aux éditions TohuBohu, c'est leur dialogue inachevé que Jacques Pessis nous confie.

À lire comme un roman.

«Pendant un quart de siècle, je vais avoir la chance de le retrouver régulièrement l'été, chez lui, chez moi ou dans l'un ou l'autre des restaurants des environs où il a ses habitudes. Je vais vivre des moments mémorables, à commencer par des déjeuners avec Charles Trenet, où ne manque pas d'être présent notre complice de toujours, Gérard Davoust. Voici trois ans, je lui offre un livre objet que j'ai eu le bonheur de consacrer à Dalida. Sa réaction est immédiate : « Je veux le même ! ». Ce désir n'est pas un ordre, mais une chance que l'éditeur saisit immédiatement. Nous décidons même qu'il sera le co-auteur de cet album de prestige. L'été dernier, entre deux concerts aux quatre coins du monde, nous en avons reparlé. J'ai alors commencé à écrire les premiers chapitres en ne manquant jamais de lui demander quelques détails me permettant d'éviter la moindre erreur. Il me les a données, avec une incroyable précision. Il m'a raconté des histoires que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître, se souvenant de chaque fait, de chaque lieu, et même des noms des protagonistes. J'en demeure encore stupéfait. Un après-midi, il m'avait même glissé à l'oreille, avec un sourire malicieux, « S'il y a des erreurs, ça n'a aucune importance. On a tellement écrit n'importe quoi sur moi ! J'ai fini par m'habituer et je n'ai jamais rectifié.