Céline, la race, le juif
Génie littéraire ou salaud ? Depuis les années trente, la querelle est vive et sans fin entre les défenseurs du romancier et les contempteurs du pamphlétaire Céline. Le Voyage au bout de la nuit rachète-t-il Bagatelles pour un massacre (1937), L'Ecole des cadavres (1938), Les Beaux Draps (1941), ses lettres ouvertes publiées dans la presse collaborationniste et autres interventions politiques ?En 1937, Céline choisit de devenir un écrivain antijuif : il s'engouffre opportunément dans la nouvelle vague idéologique, contre le « péril juif » et le « péril rouge ». Il se fait polémiste, plagiant les plagiaires antisémites et conspirationnistes, zélateurs de la raciologie nazie écrivant au service de la Propagande allemande et ses diverses officines (tel le Welt-Dienst). Pour confectionner ses pamphlets, il puise dans cette littérature et met en musique idées et slogans. Pendant l'Occupation, son aura d'écrivain sert la cause antijuive. Il fait alors figure de nouveau « prophète », de pape de l'antisémitisme.Cette vérité historique heurte frontalement la légende de l'écrivain, celle de l'« écriture seule ». Le cas de Céline est-il comparable à celui des autres intellectuels du collaborationnisme ? Jusqu'à quel point adhère-t-il à la vision hitlérienne ? Jusqu'où est-il allé ? Que peut-on reprocher à Céline, des mots seulement, ou des actes ?Ce livre est une somme, le livre de référence que l'on attendait sur le cas Céline. Il croise l'histoire des idées, l'analyse littéraire, l'histoire des milieux conspirationnistes et antisémites en France et dans le monde. Un livre érudit et polémique pour une vision « décapée » de l'écrivain.