Ce que je crois
Les autres Ce que je crois" traitent uniquement les deux problèmes existentiels, la religion et la société, le mien est une révision générale et un débat sur tout ce qui fait problème en ce moment. Je me réfère constamment, pour en discuter, non seulement aux philosophies, mais aux sciences (et l'on découvrira ici un auteur qui, jusqu'alors, n'avait pas fait mention de ses connaissances à cet égard). Tout y passe : Dieu (est-il mort ?), la vie (est-elle spontanée ?), la personne (ce confluent), la mort (simple fin), l'amour (qui n'a plus le même sens), la femme (en pleine ascension), la jeunesse (en crise), la famille (en crise aussi), la société (qui fait mouvement), l'espace (qui pourrait élargir notre destin). Le dernier chapitre, rassemblant tout, montre que ceci est la conséquence directe de la formidable mutation technique et idéologique que nous vivons. Ce coup-ci tout arrive dans les mains de l'homme, il peut tout ravager ou tout sauver, c'est à lui de se rendre maître de sa propre puissance - ou de choisir une proche disparition."
4e de couverture Le livre de poche 1978:
Au long d'une œuvre, dont la critiquer a reconnu la cohérence, le romancier a créé des personnages dont les idées ne sont pas forcément les siennes ou les illustrent parfois a contrario. D'où l'intérêt de cet ouvrage, écrit sur le ton modeste, mais dans le style nerveux propre à l'auteur de Vipère au poing et de Madame Ex.
L'écrivain, ici, disparaît derrière l'homme qui ne se contente pas de dire ce qu'il pense des grands problèmes existentiels (la religion, l'origine de la vie, la mort, l'amour le choix de société), mais se complète par l'exposé très vif de ses "croyances pratiques" concernant la libération de la femme, le malaise de la jeunesse et de la famille, l'avenir de l'Europe ou l'aventure spatiale.
On découvrira chez Hervé Bazin une culture philosophique et scientifique, que ses romans n'affichaient pas, et une hauteur de vues qui lui permet, au dernier chapitre, d'énumérer les causes de la "crise planétaire" et de conclure que l'espèce humaine, malade d'avoir "à se mesurer, trop tôt, avec des moyens dont la puissance dénature les fins", est en train de passer son "suprême examen", avant la promotion finale ou la disparition.
erreur date (1978)