Camus et sa critique libertaire de la violence
Alors que l'écrivain le plus lu des Français fait l'objet de récupérations éhontées, tant de la part de Nicolas Sarkozy que des philosophes de Cour en passant par les publicistes tout terrain, il nous a paru essentiel de rappeler l'attachement viscéral, indémenti de Camus à ce qu'il appelait " le génie libertaire " - ce que nient ou minimisent tous ses biographes. Il lui doit d'avoir pu résoudre son horreur de la violence, sans jamais taire en lui le désir d'une révolution non sanglante, dans la lignée de la non-violence de Gandhi, au service de la vie aujourd'hui meurtrie par une société étatiste, industrielle. Plus que jamais brille la phrase de l'anarchiste russe Lazarévitch : " Nous sommes en présence d'un des rares écrivains qui n'acceptent pas de se laisser corrompre.