Californie, paradis des morts de faim
Californie, Paradis des morts de faim (Curse of the starving class), comme La Cerisaie, n’est pas de l’ordre de la nostalgie seulement, c’est là le piège, on le sent. C’est rapide et cruel comme le temps qui passe. "Tout ce qui était proche s’éloigne", nous dit Goethe.
Et alors ? Allègrement, comme cette superbe Ella, allons de l’avant pour nous rapprocher de ce qui nous attend.
A Moscou ! A Moscou ! clame-t-on là-bas pour couvrir le bruit de la hache fauchant les cerisaies. En Europe ! En Europe ! entend-on dans Curse of the starving class.
Ce cri, bien plus qu’un souhait, nous signifie que l’œuvre de Shepard, née pourtant pleinement aux Etats-Unis, retrouve comme par instinct la grande famille de la dramaturgie européenne.