Avec vue sur le Royaume

Jean Pierre Gattegno

Avec vue sur le Royaume
362 pages
Popularité
Popularité du livre : faible
Notes
Note globale
★★★★★
★★★★★
3.70
Note personnelle
★★★★★
★★★★★
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Au Royaume des Cieux, un Skybus Supersonique S.850 traverse l’Éternité. A son bord, dans une luxueuse Hyper Class spécialement aménagée, des passagers qui ne sont autres que des morts. Deux défunts voyagent côte à côte. Leurs morts sont-elles liées ? Le premier s’appelle Raoul Sévilla, fils de juifs saloniciens, le second a pour nom Alejandro Waldheim, fils d’un criminel de guerre nazi qui a sévi au camp de Terezín… L’action se passe au Royaume des Cieux, dans un Skybus Supersonique S.850 qui traverse l’Éternité à une vitesse qui n’est pas de ce monde. Cet appareil est doté d’une Hyper Class spécialement aménagée qui offre aux défunts qui l’occupent des prestations d’un niveau eÎptionnellement élevé et dignes d’un hôtel cinq étoiles. Parmi les avantages dont jouissent ces passagers embarqués à destination de nulle part, un écran hémisphérique perfectionné qui diffuse, de temps à autre, des images dont le réalisme donne aux spectateurs le sentiment d’être au cœur des événements qui leur sont montrés. Ils peuvent notamment voir ce qui se passe sur Terre, et en particulier la manière dont ils sont bernés par les vivants qu’ils ont quittés. Ils peuvent également revoir l’une ou l’autre scène de leur passé – ou de celui des autres passagers. Il arrive en effet que tous les passagers regardent le même « film » mais quelquefois, nul ne sait pourquoi, chacun est seul, apparemment, à se trouver confronté à telles ou telles images… Dans cette Hyper Class, deux hommes voyagent côte à côte. Ils ne se sont jamais rencontrés de leur vivant, mais ils ont chacun le sentiment que leur mort est liée à celle de l’autre. Le premier (qui est aussi le narrateur du roman) s’appelle Raoul Sévilla, fils de juifs saloniciens réfugiés en France depuis la Deuxième guerre mondiale. Le second s’appelle Alejandro Wal¬dheim, fils d’un criminel de guerre nazi qui a sévi dans le camp de Terezín. Raoul Sévilla est assis sur ce siège parce qu’il a, pour deux raisons, voulu mettre fin à ses jours : sa maîtresse, Paula Rubin, dont il était éperdument amoureux, l’a quitté, et de surcroît les romans qu’il s’acharnait à écrire n’ont jamais réussi à trouver d’éditeur. Comme il n’avait pas le courage de se tirer une balle dans la tête, il a demandé à André Levallois, son ami d’enfance et alter ego, de lui rendre ce service. En échange, André Levallois pourrait prendre son identité et échapper ainsi à la police qui le recherchait pour meurtre. Pour sa part, Alejandro Waldheim, ne sait pas comment il est mort. Il a le vague souvenir d’avoir été abattu d’une balle dans le dos quand il était au Caire, mais par qui et pour quelles raisons, il n’en sait strictement rien. Le roman s’organise autour de trois parties qui portent chacune le nom d’un des protagonistes : André Levallois, Alejandro Waldheim et Paula Rubin. En cherchant à élucider à voix haute les circonstances de sa propre mort, Alejandro Waldheim va permettre à Raoul Sévilla de voir plus clair en lui-même. Par confidences et écran hémisphérique interposés, et de mensonges en révélations, cette recherche conduira les deux défunts de Paris à Vienne, de Buenos-Aires à Salonique, de Terezín au Caire… C’est ainsi que Raoul et Alejandro découvriront que la Grande Histoire – celle des camps et du conflit israélo-palestinien, notamment – se mêle étroitement à leur histoire personnelle faite d’amours, de mensonges et de trahisons, de sorte que leur vie disparue, comme leurs morts respectives, prendront un sens inédit qui les surprendront eux-mêmes…

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