Autopsie d'un kidnapping
Préparer un kidnapping est une chose sérieuse. C'est ce que pense Stanley Kolischek — qui se fait appeler Steve Collins — et il n'a pas tort. Car, si la plupart des kidnappeurs ratent leur coup, soit en se faisant prendre, soit en ne touchant jamais la rançon, c'est qu'ils ne l'ont pas suffisamment étudié. Aussi Steve ira-t-il jusqu'à consulter, en bibliothèque, l'histoire de ses plus célèbres prédécesseurs, afin d'éviter les pièges dans lesquels ils sont tombés.
Hélas ! Aussi bien montée que puisse être une affaire, il reste toujours une inconnue : le facteur humain. Comment imaginer que la petite Shirley Mae, quatre ans, irait chercher à s'échapper et se fracasserait le crâne en tombant de voiture ? En tout cas, voilà Steve avec un petit cadavre sur les bras. « C'est moche ! » dit-il, mais il n'est pas question, pour lui, de s'arrêter là...
« L'argent était étalé sur la table, sous la lampe, liasse après liasse, une flopée de liasses. C'était vraiment le pied de plonger ses mains dans tout ce fric, le pied de sentir tous ces billets, de les prendre, de les serrer dans ses doigts... Mais le fait d'avoir empoché cet argent ne résolvait pas nos problèmes. Les vrais problèmes ne faisaient que commencer...