Asynchrone
Je suis morte.
Cela ne fait rien, j’y étais prête depuis longtemps.
J’ignore ce qu’il s’est passé e¬tement. Sans doute mon coeur s’est-il arrêté. Je n’ai pas envie d’y réfléchir maintenant. Simplement, j’aimerais profiter de ce moment de quiétude. Après seize années passées dans l’attente, je peux enfin me détendre, me reposer.
Mes sens sont éteints. Je n’entends plus rien, je ne vois plus rien, les parfums sont loin et mon corps a cessé d’exister. Je profite du silence.
Suis-je triste ? Un peu tout de même.
On a beau s’y préparer, la mort intervient toujours trop tôt. Il m’aurait fallu un moment de plus, un sursis, pour faire l’expérience de ce qui me manque encore.
J’avais toujours peur que mon cœur s’emballe et s’arrête définitivement. L’amour aurait pu me tuer...