À la mémoire de Schliemann
Aide-comptable dans une entreprise dirigée par un ordinateur géant, le héros de ce récit décide de passer au bord de la mer les trois jours de congé qu'il vient d'obtenir. Mais, de même qu'il fallut à Schliemann exhumer les vestiges de neuf villes pour atteindre ceux de l'antique Troie, le narrateur ici n'en finit pas de traverser des cités tentaculaires... C'est en arrivant aux Etats-Unis, où elle émigra en 1950, que Nina Berberova écrivit ce conte orwellien où l'exil, dont elle avait évoqué jusqu'alors l'angoisse et l'errance, s'affirme soudain, par métaphore, condition ultime et inexorable. Avec A la mémoire de Schliemann s'achève le cycle dit des " petits romans " de Nina Berberova, qui était encore inconnue en 1985 et dont le talent est aujourd'hui universellement célébré.