A la croisée des parallèles
Quand Christine Renard est morte, le 7 novembre 1979, je dirigeais Présence du Futur depuis quatre ans et j'ai profondément regretté de ne pas avoir, hormis une ou deux nouvelles, trouvé la possibilité de publier la seule romancière française de science-fiction qui supportait la comparaison avec ses grandes homologues américaines. Et puis, je me suis souvenue de certains textes d'elle et d'autres, de son mari, Claude Cheinisse, que j'avais eu l'occasion de lire. J'ai été frappée par l'extraordinaire coïncidence des thèmes traités par eux, déjà présente avant même qu'ils ne se fussent connus, et puis de plus en plus évidente au fur et à mesure de leur vie commune. Comme si, chacun d'eux gardant sa personnalité propre (Christine sa tendresse, sa poésie, mais sa sauvagerie aussi, Claude sa fidélité à certaines causes, sa férocité parfois, sa sensibilité toujours), ils étaient parvenus à une espèce d'osmose littéraire. De là est née l'idée de ces textes croisés, de ce recueil à quatre mains dont les résultats déspassent mes espérances