Mon livre surprise
Wolinski : 50 ans de dessins
Georges Wolinski est un des dessinateurs français à avoir publié le plus d’albums, (une centaine) dans des domaines aussi variés que le dessin d’humour, la politique, la bande dessinée, livres de textes aussi, comme ses pensées ou des recueils sur des thèmes divers. Mais aucun ouvrage synthétique ne rassemblait jusqu’ici l’essentiel d’une œuvre abondante et variée : dessins de jeunesse inédits, dessins de presse, illustrations, scénarios, affiches publicitaires et de spectacle, carnets de croquis, œuvres classiques et plus personnelles. Réuni dans cet ouvrage, l’ensemble met en lumière la personnalité complexe d’un homme qui a puisé dans son enfance à Tunis, dans ses lectures des romans d’action et des BD et dans les séances de cinéma où il admirait les belles actrices américaines, la matière d’un monde imaginaire qui ne le quittera jamais. Ses débuts en tant que dessinateur ont été influencés par Harvey Kurtzman et Albert Dubout, un goût pour l’absurde et l’étrange, propre à l’esprit surréaliste, et les dessinateurs de la revue américaine Mad. Sa rencontre avec les turbulents créateurs des années 1960, Cavanna, Delfeil de Ton, Reiser, Copi, Siné…, sa traversée des événements de 68, suivie de l’explosion d’une société assoiffée de liberté, ont donné au jeune Wolinski une impulsion décisive : son dessin, brusquement épuré, va mettre en scène, avec audace et humour, des fantasmes sexuels mais aussi des personnages bavards qui s’embourbent dans des pensées pleines de bon sens… jusqu’au non-sens et au succès du Roi des cons, de la série des Monsieur, ou des Mon Œil. Pour mieux éclairer encore cette œuvre, quelques personnalités du monde des idées ont prêté leurs plumes, comme l’éditorialiste Franz-Olivier Giesbert qui traite du rapport de Wolinski à la politique ; l’historienne de la psychanalyse Élisabeth Roudinesco sur le sujet des femmes ; le graphiste Massin sur l’aspect graphique de son œuvre ; Cavanna qui explore « ses autres mondes ». Quant à Maryse Wolinski, elle nous raconte la méthode de son mari lorsqu’il s’agit de prendre sur le vif des instants. Cinquante ans de travail intensif d’un artiste qui a commencé à dessiner en 1961 dans Hara Kiri et continue aujourd’hui à produire des dessins hebdomadaires pour Charlie Hebdo, Paris Match et le Journal du Dimanche.