On croit tout connaître de lui. Picasso. Certains continuent à parler d'un art infantile alors que d'autres crient au génie. Une monographie sans jugement, donnant simplement à mieux connaître son oeuvre et sa vie, s'imposait. Brigitte Léal et Marie-Laure Bernadac, toutes deux anciennement conversateurs au musée Picasso, et Christine Piot, co-auteur entre autres, Picasso, Écrits signent une oeuvre majeure. Et chronologique, respectant en cela la pensée de Picasso : Pourquoi croyez-vous que je date tout ce que je fais ? C'est qu'il ne suffit pas de connaître les oeuvres d'un artiste. Il faut aussi savoir quand il les faisait, pourquoi, comment, dans quelles circonstances. Une vie découpée en trois périodes. 1881-1916, ses premiers dessins "Picador", l'école des Beaux-Arts, ses sujets préférés sont alors ses parents. Des peintures académiques, très XIXe, aux couleurs sombres, réalistes. S'ensuit une période moderniste, gouaches, pastels, premiers autoportraits qui font penser à Van Dongen. 1901 : La Période Bleue, L'Arlequin. Picasso s'échappe. Et Pablo, à Paris en 1906, laisse deviner ce que sera le cubisme. 1907 : Les Demoiselles d'Avignon. 1917-1952, retour à la tradition figurative, influence de la sculpture, Guernica en 1937... 1953-1972, Les Ménines, Le Déjeuner sur l'herbe, ses derniers tableaux, dessins et gravures. Les auteurs concluent : Picasso a vécu jusqu'au bout, aimé jusqu'au bout, créé jusqu'au bout, donnant l'exemple accompli du retour à "l'enfance" de l'art, ce moment, où tout est toujours à recommencer. --Nathalie Robert