Qui n'a jamais vécu un cauchemar à cause de la mesquinerie des autres ? Sous la plume acide et drôle de Scoppettone, les personnages principaux de Petite musique de mort, tueur en série compris, se débattent dans les eaux troubles de la bêtise humaine... pour notre plus grand plaisir. Colin Maguire, ex-reporter judiciaire reconverti dans le journalisme local, vient d'emménager dans la petite station balnéaire de Seaville après un drame personnel. Il fait la connaissance de la sémillante Annie Winters, qui l'aidera, il l'espère, à trouver la paix intérieure. Malheureusement, une salve de crimes mystérieux terrorise bientôt Seaville, et le shérif Hallock piétine dans son enquête. Quant à la population, elle se révèle moins préoccupée de pleurer ses morts que du manque à gagner dû à la fuite des touristes. Colin et Hallock, fragilisés, deviennent alors des boucs-émissaires parfaits, et devront trouver l'assassin pour se disculper... Nombreux sont les auteurs de polar à avoir décortiqué l'esprit de clocher qui règne dans les coins les plus reculés de l'Amérique. Sandra Scoppettone fait ici œuvre originale puisqu'elle s'attaque, avec ses dons d'observation coutumiers, au haut lieu de villégiature bourgeois qu'est Long Island, à deux pas de New York. Autre intérêt, et non des moindres, Petite musique de mort emprunte à la fois à l'enquête amateur et policière, au roman d'énigme et au suspense sentimental, tout en en détournant habilement les clichés. Car les vrais héros n'y sont pas les durs, les tatoués : les femmes de shérifs vont à des manifestations antinucléaires, les hommes s'évanouissent, les prêtres sont des femmes de poigne à tendance libertaire, les rangers des bureaucrates fo