Mon livre surprise
Mes dernières années
En 1933, j'avais 25 ans je devais terminer mes études universitaires. Mais je ne me présentais même pas aux examens. Je vécus ces deux années dans l'enfer, un enfer à me rendre fou. J'obtins à force de supplications auprès de ma famille un sursis d'un an. Je trahis ma promesse une année de plus, et encore l'année suivante. Plongé dans une culpabilité mortifiante, le mépris de moi-même et la terreur, j'écrivais ; je ciselais une série de nouvelles que j'appelais «testament». Je pariais ma vie sur ces écrits. Trois, quatre... je plaçai soigneusement mes textes dans une grande enveloppe, sur laquelle je traçai à l'encre noire avec un pinceau «Mes dernières années».
Du «Journal d'un carquois en galuchat», qui conte de manière envoûtante la métamorphose d'une jeune fille en poisson, à «Feux follets dans un cimetière», où se nouent les instants brefs de plusieurs destinées, en passant par «Souvenirs», fable autobiographie d'une enfance dans la campagne japonaise du début du siècle, les quinze récits de ce recueil publié en 1936 devaient constituer non pas le testament d'Osamu Dazai, mais le point de départ de son œuvre romanesque.