Mon livre surprise
Lettres à sa fiancée
Entre le 29 août 1889 et le mardi de Pâques 1890, Léon Bloy adresse à sa fiancée quarante-deux lettres. Il plaide son cas, se dépeint, se dénude, invoque Dieu, le Saint-Esprit, la Vierge Marie pour obtenir la main de Jeanne Molbech, une Danoise protestante qui a treize ans de moins que lui. Les talents de Bloy prosélyte éclatent ici sous le feu de la passion.
Le nouvel engouement pour Léon Bloy en cette fin de siècle n’est pas le fruit du hasard. Cet imprécateur tonitruant est l’auteur exemplaire à opposer à ces écritures molles qui ne brillent pas, n’affirment pas, ne ragent pas et n’exultent pas. Bloy, qui n’a cessé d’annoncer l’Apocalypse d’une voix de tonnerre, s’affirme ainsi comme le plus dérangeant de nos écrivains.
Léon BLOY (Périgueux 1846 - Bourg-la-Reine 1917) connut une vie de misère où sa volonté de « se rendre insupportable » l’entoura d’une véritable conspiration du silence. Il fonda "le Pal", journal de polémiques, et écrivit notamment "Propos d’un entrepreneur de démolitions", "Le Désespéré" et "La Femme pauvre". L’œuvre de Léon Bloy est une des plus longues accusations contre la société moderne qu’un homme ait jamais écrite.