Mon livre surprise
Les gros sous
Le village de Rampagnes, dans les Ardennes, doit être évacué à cause de l’avancée des troupes allemandes. L’exode s’organise sous l’ordre du maire, Barbreux, chacun renonçant, la rage au cœur, aux bêtes, aux moissons, à une richesse qui ne viendra pas. Autour du vieil Arsène, soupçonné de cacher un trésor chez lui, les intrigues se nouent, que l’évacuation rend plus brutales et sournoises encore. Tandis que la mort et le désespoir s’abattent sur les réfugiés, une obsession secrète entretient les courages et la haine devient source d’énergie. Dans la lutte sournoise pour le magot d’Arsène, Désiré Machu exprime avec véhémence ce que tous pensent. Sa hantise tourne au délire, et même la présence des Allemands n’empêchera pas la course aux « gros sous » de se poursuivre jusqu’aux limites du sordide et de l’odieux.
Dans une fresque parfois hallucinante, Yves Gibeau retrace la vie d’un village, moins troublée par la guerre que par les passions sous-jacentes auxquelles l’exode prête soudain une intensité effrayante.
4e de couverture Pocket
Yves Gibeau a passé bien malgré lui quatorze ans dans l'armée : écoles militaires, régiment, guerre, captivité. Mais cette suite d'expériences - ou d'épreuves - ne fut pas tout à fait inutile. Il s'en est inspiré pour écrire plusieurs de ses romans: Le grand monôme, Et la fête continue, Allons z'enfants, La guerre c'est la guerre, etc. Les Gros sous est un roman d'une coloration toute différente - celle d'un village des Ardennes, avec l'exode de Mai-Juin 1940 - Yves Gibeau n'a pas traité un problème ou posé une revendication ; il a fait œuvre de peintre et donné, d'une tragédie qui n'est pas seulement paysanne mais humaine, une évocation d'une force remarquable : c'est une étude de mœurs et de caractères qui est à la base de ce drame de la peur et de l'argent dont la puissance confirmera dans l'esprit du lecteur les eÎptionnelles qualités d'Yves Gibeau romancier.
Source : Pocket