Mon livre surprise
Le regard de Vincent
Vincent est l'enfant du bonheur. Celui qu'Isa et Pétia ont su construire et protéger au cur de Paris, malgré les rigueurs de la vie, malgré les mystères de l'exil. Isa est médecin, Pétia au chômage. Isa part travailler tous les matins, Pétia décline, sans y croire, les offres d'emploi du Figaro, en rêvant du roman qu'il n'écrira jamais, en poursuivant l'hypothétique traduction de l'uvre de Pouchkine, en sifflant un air d'opéra au cours de ses promenades quotidiennes dans un quartier qu'il a su apprivoiser. Au bout de ses pérégrinations et de sa liberté forcée, surgit une autre femme, Clémence, et soudain tout s'écroule, sous l'il grave du petit Vincent. La mort guette, plus tard, l'amoureux de Pouchkine et de Fauré... Sur un thème de tous les jours, de toutes les nuits, Anne Philipe, concertiste de l'impalpable, a écrit une variation pour piano seul. Sa narratrice, témoin d'un désastre ordinaire, ne juge pas, à peine explique-t-elle, captivée seulement par la puissance de la passion, l'innocence de l'enfant devant l'irrémédiable, et la certitude que le véritable amour ne se mesure pas à l'aune de la fidélité ou de l'infidélité mais de ce qui reste, indestructible, quand on a tout saccagé. Deux chats s'observent et se font les griffes dans les coulisses de ce roman où brille, sous un jour neuf, la prose tendue et féline de l'auteur d'Un été près de la mer.