Hunter S. Thompson, grand allumé notoire, inventeur du "journalisme gonzo", le seul à pouvoir pratiquer: ses reportages homériques sur des sujets aussi divers que le sport, la politique, la drogue, la musique, sont des longs papiers hurlants, où il apparaît comme le héros déjanté, bourré de drogues et d'alcool, "couvrant l'événement" de l'intérieur, c'est-à-dire du bar, du fond des chiottes ou de sa chambre d'hôtel totalement ravagée. Et le résultat est fantastique, car, contrairement à ce qu'on pourrait croire, il accroche au bout de sa plume géniale des lambeaux d'Amérique plus vrais que nature. C'est l'Amérique au vitriol, ses beaufs, ses marginaux hallucinés, ses porcs, sa beauté maladive et monstrueuse... Bien plus fort que Coluche! Ce gars est un dangereux activiste comme on n'en fait plus.