Dans cette petite ville de la Nouvelle-Angleterre, la lenteur de la vie quotidienne va, peu à peu, faire place à l'horreur, et la menace qui plane sur les habitants semble se préciser de jour en jour. Les quatre vieux messieurs respectables de la Chowder Society, qui passent leurs soirées à se raconter d'extraordinaires histoires de fantômes, perdent le sommeil et se trouvent impliqués dans la plus hallucinante affaire de réincarnation qui se puisse imaginer. L'actrice Eva Galli, qu'ils ont connue dans leur jeunesse et qui est morte dans leurs bras, revient se venger de la ville tout entière. Comment échapper à ce bain de sang, à ces meurtres, à ces disparitions, à ces crimes plus horribles les uns que les autres, dont la petite ville sous la neige est le macabre décor ?

« Le fantôme de Milburn ressemble d'abord à l'un de ces contes de revenants comme en inventaient les ancêtres puritains de l'Amérique, mais, très rapidement, le livre bascule vers sa véritable finalité, qui est d'engendrer la peur absolue. Les habitants de Milburn, archétype de la ville possédée, exécutent un parfait ballet de terreur, soumis sans relâche à la pression d'un sortilège de grande magnitude. La maîtrise consommée de son récit permet à Peter Straub de régler cette danse macabre de façon à distiller l'horreur avec une économie de moyens qui ne peut que la rendre encore plus totale... On se doit de mettre en garde les âmes sensibles, les priant d'abandonner tout espoir de se rassurer après avoir entamé le récit des terrifiants événements de Milburn. Et ce n'est pas une figure de style. »

François Rivière (Introduction).