Mon livre surprise
Le don de Humboldt
C'est la fantaisie et non une quelconque filiation avec les Von Humboldt d'Europe (Alexandre le voyageur et Wilhelm l'homme d'Etat philologue) qui a fait prénommer Von Humboldt le fils du Hongrois Fleisher immigré aux États-Unis.
Et voici que Von Humboldt Fleisher vient de mourir trois décennies après avoir, à vingt-deux ans, conquis ses premiers lauriers de poète en publiant ses Ballades d’Arlequin. Départ en flèche, arrivée dans la dèche et la folie intermittente.
A Chicago tout cela obsèse Charlie Citrine qui a été son meilleur ami, son « frère de sang ». Ils se sont brouillés après le succès à Broadway d'une pièce qui a poussé Citrine sur la voie de la fortune. Ce qui lui vaut aujourd'hui d'être la proie de ces vautours que l'argent attire : le fisc, les avocats de son ex-épouse, ses propres avocats et maintenant- le gangster au petit pied Rinaldo Cantabile.
En plus de ces tracas qu'il veut régler avant de partir pour l’Europe avec la capiteuse Renata, il doit passer à New York où l'attend un legs de Humboldt - un synopsis que le défunt voyait sous l'aspect d'une poule aux neufs d'or. Et or il y aura pour Citrine, tombé à son tour dans la 'pénurie, mais avec un autre scénario et - ironie du sort - grâce à Cantabile.
Pour conter les à-coups de l'existence de Citrine, Saül Bellow s'est comme toujours largement inspiré de sa propre vie - et le résultat est un roman picaresque d'une étonnante richesse d'invention, de culture et de réflexion colorée par l'humour où se dessine le portrait d'un intellectuel et surtout de la vie américaine du XXe siècle à New York comme à Chicago. Un roman couronné par le Prix Pulitzer 197