Couverture édition Albin Michel de janvier 1972 :

Vienne 1969. Un crime incompréhensible. Dans une paisible librairie viennoise, un savant argentin est assassiné par une vendeuse qui, ensuite, se donne la mort. Accouru de Buenos Aires, le fils du savant va tenter d'élucider le mystère. En dépit de certaines menaces, malgré certains avertissements amicaux, il entreprendra, avec une véritable fureur, son extraordinaire enquête.

Affaire d'espionnage ? Très vite, le jeune justicier se rend compte que les racines profondes du drame plongent dans un passé apparemment révolu, le IIIe Reich. remontant le cours des années, il découvrira le sanglant délire du nazisme, les menées bouffonnes des espions, les intrigues, tractations, appétits des faux dieux à croix gammée. Spectacles de violence, scènes d'érotisme e¬erbé ou biscornu, calculs sordides et, surtout, mensonges en cascades. Univers démentiel, où personne n'est réellement ce que l'on pourrait croire. Jungle grouillant de carnassiers, assassins, galonnés ou honnêtes tueurs à gages.

L'action se déroule de nos jours mais trouve ses résonances dans l'histoire de ces trente dernières années.

Avec une stupéfiante maîtrise, l'auteur, après avoir imaginé cette trame de sang, de haine, de volupté, en démonte avec un suspense à vous couper le souffle, l'effarant mécanisme, révèle les mobiles secrets des personnages, recrée l'ordonnance des évènements télescopés en l'espace de 30 ans. Absurdité féroce du racisme, terreur grand-guignolesque du régime hitlérien, guerre des services secrets où tous les coups sont permis pourvu qu'ils s'échangent dans l'ombre, raffinements barbares ou tragi-comiques d'une "maison" de grand luxe où viennent se défouler, sous l'oeil des caméras cachées, diplomates et capitaines d'industrie. Autant de mondes à part, chacun avec ses pièges, ses cadavres. Une intrigue fascinante, des rebondissements constants, des êtres hors série. Oeuvre remarquable, bien à l'image de notre époque, affolante, déchaînée, dangereuse.