En amour, c'est bien connu, il n'y a pas de recette. Juste des "trucs de filles", des stratégies inapplicables, des tentatives désespérées pour sauver un couple ou garder un homme, souvent en s'abîmant soi-même au passage. Heureusement, avec Maryse Wolinski, rien de tout ça. Sa Chambre à part n'est même pas une nouvelle proposition de vie commune mais un témoignage sur l'évolution d'un couple de trente ans... Quand on a survécu à la révolution sexuelle (et parfois dévastatrice) des années 70, aux tentations diverses et aux infidélités ; quand on a surmonté la baisse de désir, les enfants du premier mariage, l'arrivée d'un bébé, l'émancipation professionnelle de la femme, la maladie... que reste-t-il à inventer pour sauvegarder le lien ? Comment retrouver le désir tout en conservant le respect mutuel et l'identité de chacun ? Maryse et Georges Wolinski, comme beaucoup de couples, sont passés par là. De la rencontre, à la fin des années 60, entre la jeune stagiaire-journaliste et le dessinateur vedette au couple, très successfull et toujours amoureux, de maintenant, c'est toute une vie à deux passée en revue par Maryse Wolinski. Une vie riche, passionnante et chanceuse : la force du livre est en effet de mettre en parallèle, comme dans une discussion entre copines, les expériences de chacune. Ici, ce sont les histoires amoureuses de Patricia ou Catherine, les amies de Maryse, qui parsèment le récit, montrant la difficulté de vivre en couple. On ne peut alors qu'admirer la longévité du duo Maryse-Georges. Grâce à quoi ? L'amour, l'intelligence, le bon sens ? Une nouvelle organisation de vie en faisant "chambre à part" ? Sans doute un peu de tout ça et un peu plus aussi : "La force de pouvoir rire des choses de la vie est la meilleure arme du couple". À méditer. --Marine Segalen